Rassemblement intersyndical devant l’Inspection académique. Après le 49.3 sur les retraites, le Ministre décide de ne pas soumettre au vote ses textes sur le Pacte et de passer en force malgré l’unanimité syndical. Tous en grève le 6 juin!
Retrouvez ci-dessous la prise de parole de Laurent BERNE au nom de la FNEC FP FO au rassemblement du 31 mai 2023
Espérant tourner la page des retraites, le ministre Ndiaye a mis à l’ordre du jour du Comité Social d’Administration ministériel d’aujourd’hui les décrets et arrêtés sur la « revalorisation » et le « pacte enseignant ». Information de dernière minute, toute les organisations syndicales syndicales ont quitté cette instance face au refus du ministère de mettre les textes réglementaires d’application du pacte au vote. C’est le 49.3 permanent! Comme pour les retraites, dans sa logique destructrice, le gouvernement se fout de l’avis des salariés et des fonctionnaires, il fait passer ses contre reforme coûte que coûte.
Pourtant loin d’être une revalorisation, ce pacte est avant tout un outil de destruction massive du statut s’appuyant uniquement sur des primes qui ne seront pas versées si vous êtes en arrêt maladie, qui ne compteront pas pour le calcul de la retraite et qui mettent de côté tous les autres personnels de l’Education Nationale : AESH, AED, personnels administratifs, infirmières… et que nous tous ne toucherons pas nécessairement puisque seuls des heureux élus seront choisis.
Comble de l’ironie,
alors que M. N’Diaye supprime 2000 postes pour la rentrée de septembre, il propose à travers ce pacte des primes pour que quelques enseignants du 1er degré interviennent auprès des élèves en difficulté ou pour remplacer les collègues dans le second degré.
Alors que les postes et structures spécialisées sont dans le viseur (comme en Haute-Loire où, je vous rappelle, 4 postes de PE en rased et 1 au SESSAD seront rayés de la carte à rentrée, 12 classes fermerons, 4 postes seront supprimes dans le second degré, 6 postes de personnels administratifs et de laboratoire sont supprimés dans les établissements et 5 sont menacés dans les greta) le ministre propose des primes à quelques collègues pour accompagner les élèves à besoin éducatifs particuliers.
Alors que la souffrance au travail est plus que jamais d’actualité et que le nombre de demande de démissions ou de ruptures conventionnelles explosent, notre cher ministre nous propose un méprisable travailler plus pour gagner un tout petit peu plus. Mais de qui se moque-t-on ? Comme si les enseignants n’avaient pas déjà assez à faire avec leur classe surchargée et un ministère qui s’attaque continuellement à leur statut !
Pires, les directeurs et les chefs d’établissement devront évaluer les besoins locaux et mettre en place les appels à candidatures : bonjour l’ambiance dans les écoles et les collèges. Ceci est d’ailleurs en parfaite adéquation avec la loi Rilhac qui précise que les directeurs exercent une autorité sur tous les personnels travaillant dans l’école sur le temps scolaire, loi que notre syndicat a toujours dénoncée et dont nous demandons l’abandon. Tout est lié !
Et puis au pays de la Macronie, a l’heure où le Comité Social Ministériel est saisi pour avis des propositions de textes, en dehors de tout cadre réglementaire, l’Inspectrice d’Académie du département est en train d’organiser le PACTE et des appels à candidatures ont été envoyés sur les boites pro des personnels. N’est-ce pas en soit un scandale !
Alors si nous sommes réunis aujourd’hui c’est pour exprimer dans l’unité syndicale notre opposition à ce pacte et c’est pour exiger une vraie revalorisation, sans augmentation de notre charge de travail, sans contrepartie. Nous exigeons immédiatement une augmentation de la valeur du point d’indice au minimum de 10%. Augmentation qui concernerait tous les personnels, sans discriminant.
C’est pourquoi nous sommes aussi là pour défendre les AESH. D’après un rapport sénatorial, ces personnels pourraient constituer un frein au développement des enfants notifiés. De plus, leur grille salariale étant tellement ridicule, les 2 premiers échelons viennent de disparaitre car en dessous du minimum légal définit par le SMIC. Solution du ministère : fusionner les missions des AED et AESH et les faire travailler 35h/semaine. Quel mépris pour ces personnels dont les fonctions ne sont pas interchangeables et qui n’ont jamais demandé ce « travailler beaucoup plus pour gagner toujours le minimum ». Un temps plein pour 24h, un vrai statut, une revalorisation indiciaire à hauteur de l’inflation au minimum, voilà ce que veulent les AESH et les AED, ce que demande la FNEC FP FO au ministre et tout à l’heure ce que nous demanderons à l’Inspectrice d’Académie.
Et n’oublions pas la voie professionnelle qui subit une véritable saignée avec pas moins de 80 filières dans le viseur pour cause de « non rentabilité ». Que feront les élèves qui voulaient les intégrer ? Que deviendront les enseignants de ces filières ? Mutés de force dans le corps de Professeurs des Ecoles ou de collèges, voir intégrant le monde privé du travail, un véritable scandale.
FO syndicat confédéré ne peut accepter que les collégiens soient envoyés dans les entreprises comme chaire à patron, moyennant une gratification inférieure à 2€ de l’heure.
La FNEC FP FO s’oppose à la réforme de la voie pro qui signe la disparition de l’enseignement technique sous statut scolaire.
Et le chef de l’Etat ne s’arrête pas là ! La mise en place du Service National Universel sur le temps scolaire entrainera la perte de deux semaines d’enseignement pour notre jeunesse lycéenne, 2 semaines qui seront remplacées par un apprentissage bien plus inquiétant : comment faire la guerre. Pour FO, c’est non !
Aujourd’hui, le gouvernement est isolé. En voulant passer en force sur la réforme des retraites, il s’est retrouvé face une unité syndicale et un mouvement social de grande ampleur, du jamais vu. Depuis le 19 janvier et après un 1er mai historique, une 14ieme journée de mobilisation se présente à nous, le mardi 6 juin.
Si nous sommes ici aujourd’hui c’est aussi pour dénoncer et exiger l’abrogation de cette loi injuste qui nous demande de travailler jusqu’à 64 ans en cotisant 43 ans. Tout est lié. Le recul du gouvernement sur cette loi, serait un levier formidable pour demander l’abandon du pacte et obtenir une réelle augmentation de salaire. Dans le cadre de la loi de la programmation militaire, le gouvernement compte investir 413 milliards d’euros pour faire la guerre. Et il n’aurait pas assez pour augmenter la valeur du point d’indice ? et il n’aurait pas assez pour créer des postes ? Et il n’aurait pas assez pour un déficit présumé du budget des retraites de 14 milliards d’euros ? Pour la FNEC FP FO, afin de gagner ce combat pour l’abrogation de la réforme des retraites et pour lutter contre ce mépris antidemocratique permanent des travaillleurs qui s’est encore exprimé aujourd’hui au CSA ministériel, la seule solution c’est de se réunir, de convaincre les collègues de la nécessité du blocage du pays. Pour atteindre ce blocage, répondons positivement à l’appel des organisations syndicales qui, dans l’unité, appellent à la grève et à la manifestation au Puy en Velay mardi prochain.
Non au pacte
Oui pour une revalorisation indiciaire de 10 % minimum
Un vrai statut, un vrai salaire, 24h pour un temps plein pour les AESH
Pour l’abrogation de la réforme des retraites
Tout est lié