Ni le froid, ni la neige matinale, n’ont découragé les manifestants qui ce mardi 7 février encore se sont retrouvés à 10000 à battre le pavé anicien soit autant que le 19 janvier dernier. “Il n’y a aucune décrue, nous sommes en période de congé scolaire. Au contraire, c’est un niveau de mobilisation inespéré” disaient toutes les organisations syndicales.Toujours le même sentiment de force et de puissance chez les manifestants qui une fois de plus sont venus en masse.
Se mêlant aux cortèges syndicaux organisés, une nouvelle fois des milliers sans appartenance sont venus des petites entreprises, commerces et services du département, souvent avec l’assentiment de leur employeur, signe d’une colère et d’une détermination qui ne faiblit pas.Le cortège FO était dynamique avec à la sono des slogans bien repris “NON NON NON A LA REFORME MACRON” “64 ANS ON N’EN VEUT PAS” “DE L’ARGENT POUR NOS RETRAITES, PAS POUR LA GUERRE EN UKRAINE” .
Après une heure et demie de défilé les manifestants se sont retrouvés devant la Préfecture pour le prises de parole. Voici celle prononcée par l’Union Départementale FO :
Mes chers camarades,
Une nouvelle fois nous sommes nombreux en grève et en manifestation, dix milles au Puy, autant que le 19 janvier, malgré les congés scolaires.
Les sondages n’en finissent plus de discréditer le gouvernement. Toujours plus d’opinions défavorables à la réforme des retraites. Chaque journée de mobilisation, nous sommes plus nombreux avec nos confédérations pour exiger le retrait de ce projet de loi.
Personne ne croit aux mensonges et à l’enfumage du gouvernement. Tout le monde a bien compris le but de cette réforme. Oui ce sera bien deux ans fermes pour tous et la diminution des retraites et des pensions, tout cela au nom de la prétendue « viabilité des finances publiques » exigée par la commission européenne. Celle-ci prévoit même dans un livre vert de nous faire travailler jusqu’à 70 ans. Jamais ils ne s’arrêteront si ce n’est pas nous qui le faisons ! Et pour augmenter de 100 milliards le budget militaire, pour préserver les dividendes records des actionnaires, il n’y a pas de viabilité des dépenses publiques qui tienne ! Alors non, nous refusons de travailler deux ans de plus. Nous refusons de partir avec des retraites de misère pour les marchands d’armes et les spéculateurs !
Nos confédérations sont unies sans faiblir pour le retrait. Avec elles, nous avons gagné la bataille de la mobilisation le 19 janvier, et nous avons explosé les compteurs le 31 janvier. Nous serons, à n’en pas douter très nombreux encore aujourd’hui, partout en France. A Paris 1, Rennes 2, Toulouse 2, Paul Vallery à Montpellier, Lille 2, Besançon, Clermont Ferrand, Grenoble, Mulhouse, Poitiers, les étudiants ont voté des blocages aujourd’hui dans des assemblées générales massives.
Notre mobilisation a commencé à porter ses fruits. A l’assemblée nationale, le gouvernement n’est toujours pas sûr de trouver une majorité. Et il ose faire présenter sa loi par le ministre DUSSOPT accusé de trafiquer les marchés publics au profit d’intérêts privés. Cela résume bien la réforme : mettre en cause nos intérêts communs pour les appétits privés d’une petite minorité.
Mais pressé par ses maîtres de la finance, il veut passer en force. Il méprise la majorité de la population pour préserver leurs privilèges. Alors il ne nous laisse pas le choix. Il faut monter d’un cran !
Le gouvernement et le patronat sont aux abois, ils ont peur du blocage du pays. Nous avons réussi trois journées de grèves et des manifestations, alors ne serait-il pas temps de faire ces journées à la suite, tous ensemble, toutes les organisations syndicales ensemble, toutes les professions ensemble ?
Discutons en dans nos organisations, dans nos syndicats, discutons en avec nos collègues de travail, discutons en dans les assemblées générales pour faire en sorte que cela se réalise.
Et samedi 11 février, des manifestations auront lieu au Puy et à Brioude, et dans tout le pays. Pour exprimer encore plus largement notre exigence du retrait de la réforme, amenons avec nous toutes celles et ceux qui n’ont pas encore décidé de s’engager dans les actions de grève et de manifestation en semaine. Venons manifester avec nos collègues, notre famille, nos amis, ce sera un tremplin pour préparer la suite.
Oui nous pouvons gagner, oui nous devons gagner, oui nous gagnerons, car nos confédérations sont unies comme jamais pour le retrait, car nous sommes unis et déterminés, car nous sommes la force, car nous sommes le nombre.