La banderole tendue place de la Plà¢trière, devant la maison natale de Jules Vallès plantait le décor du 1er mai FO, sans ambiguôté :
« 1er mai 2017, Non au racisme et à la xénophobie, Non à l’austérité et aux reculs sociaux, Oui aux revendications ! »
Près d’une centaine de militants avaient répondu à l’appel malgré le froid et le long week-end.
Pour la première fois depuis 4 ans, FORCE OUVRIERE ne manifestait pas avec la CGT, la FSU et Solidaires. Ces organisations ont en effet choisi de défiler cette année avec la CFDT, l?UNSA, la CFDT et la CGC pour lutter contre l’extràªme droite.
Pascal SAMOUTH, Secrétaire Général de FORCE OUVRIERE , s’en est expliqué dans son discours
Pas de consigne de vote
« Ce premier mai est particulier car il se situe entre les deux tours des élections présidentielles. Notre organisation ne donnera aucune consigne de vote, c’est une position constante.
Nous sommes sans ambiguôté contre le racisme, la xénophobie et toutes les formes de discrimination. Nous savons bien qu’elles prolifèrent sur le terreau de la politique d’austérité suivie par les gouvernements successifs. La CFDT et l?UNSA ont tout soutenu et maintenant elles voudraient se refaire une virginité !
Pour nous, pas question d’abandonner les revendications que nous avons avancées ces dernières années : le refus du pacte de responsabilité, de la loi Macron , de la réforme territoriale et bien sà»r l’abrogation de la loi travail. »
En Haute Loire la CGT est venue sur les positions de la CFDT le premier mai
Il s’est ensuite livré à une analyse du tract intersyndical . « Des responsables de la CGT de Haute-Loire nous disent que la CFDT serait venue sur leurs positions revendicatives. Et bien détrompez vous, c’est l?inverse !
Nous continuons à revendiquer l’abrogation de la loi trevail, comme nous l’avions fait le 15 septembre avec la CGT, la FSU et Solidaires, mais le tract CGT-CFDT affirme « Non à cette loi travail ». Non à cette loi ? Il en faudrait donc une autre ? Cela tombe bien, Macron avait estimé que la loi travail n’allait pas assez loin et il annonce que s?il est élu il fera une loi travail XXL par ordonnance dès l?été !
Mais cela ne suffit pas, le tract CGT-CFDT de Haute-Loire réclame ensuite : « un Code du Travail protecteur des salariés ».
Le Code du Travail actuel ne protègerait donc pas les salariés ? Cela tombe bien, Macron annonce également qu?il veut réformer le droit du travail pour donner « plus de liberté aux entreprises et plus de protection aux salariés ».
Quant aux retraites, c’est de la màªme veine. Nous avons revendiqué ensemble, avec la CGT, la FSU et Solidaires Loire le retour à retraite à 60 ans au bout de 40 ans de cotisation, mais pour le premier mai, ils ont changé de position puisqu?ils exigent « la reconnaissance de la pénibilité pour un départ en retraite avant 60 ans ». Et pour les autres ? 62 ? 65 ? 67 ?
C’est intégralement la position de la CFDT qui revendique une retraite par points « à la carte » pour faire accepter aux salariés les reculs sans fin sur l?à¢ge de départ, la durée de cotisation, et le montant des retraites et pensions.
FORCE OUVRIERE ne joue pas au bonneteau avec les revendications des salariés pour àªtre Macron-compatible !
Nous sommes aujourd’hui le seul rassemblement syndical en Haute-Loire qui revendique l’abrogation de la loi El Khomri et nous pouvons en àªtre fiers !»
Nous ne sommes pas isolés !
Pour FORCE OUVRIERE, cette position de la CGT en Haute-Loire est d’autant plus étonnante qu’elle est isolée. La Haute-Loire est le seul département de France o๠un accord CGT-CFDT a vu le jour !
Dans une cinquantaine de villes de France, dont Paris, il y a des manifestations communes CGT, FO, FSU, Solidaires sans la CFDT. Ailleurs, pour des raisons locales, màªme si les initiatives sont séparées, nulle part elles ne se font avec la CFDT.
« Alors nous ne sommes pas isolés ici en Haute-Loire » concluait l?orateur « en décidant de continuer à nous battre sur les revendications que nous avons défendues ces dernières années.
Jamais pendant une campagne présidentielle il n?y a eu autant de conflits sociaux, ce qui montre que les salariés cherchent à régler leurs problèmes par leurs propres moyens.
Ce premier mai est un avertissement au gouvernement de demain, quel qu?il soit. Nous ne là¢cherons pas !
Nous saluons les travailleurs brésiliens qui se sont rassemblés dans la grève générale par millions, avec leurs organisations syndicales pour défendre leurs retraites et leurs droits sociaux.
C’est cette voie que nous devrons sans doute emprunter.