Roland THONNAT, notre ami et notre camarade, nous a quittés ce dimanche 3 décembre 2023.
Il s’est battu courageusement et jusqu’au bout contre la maladie mais le combat était inégal.
C’est un choc et une perte immense pour tous les militants qui l’ont connu.
Roland a porté haut et fort les couleurs de Force Ouvrière qu’il avait rejoint en 1987 lorsqu’il fut exclu du SNI PEGC. Son crime ? Il n’avait pas accepté que le Secrétaire Général de l’époque soit candidat comme parent d’élève au conseil d’école alors que le mot d’ordre du SNI 43 était de ne pas mettre en place ces conseils d’école.
II est élu secrétaire départemental du SNUDI-FO en 1993 et le restera jusqu’en 2017. Il est également élu au Bureau National en 1996 à Auxerre.
C’était un véritable organisateur qui s’est employé à créer du lien entre les adhérents. Dès le début, Il s’est attaché à désigner des correspondants du syndicat dans les écoles du département chargés de collecter les cartes et les timbres. C’est cette méthode, basée sur la syndicalisation et le développement du réseau de collecteurs, qui permit au SNUDI-FO 43, en 2005, de devenir la première organisation syndicale du département devant les fédérations autonomes.
Attaché à la liberté et à l’indépendance syndicale, il était convaincu que c’est par l’action interprofessionnelle que la classe ouvrière trouvera son salut.
Il est donc entré à la Commission Exécutive de l’Union Départementale en 1995, au bureau en 1998 et devient secrétaire général adjoint en 2001 jusqu’à notre dernier congrès départemental en 2021.
Il a siégé au Comité confédéral National comme représentant de l’UD de 2007 à 2021.
Il a porté le mandat de coordonnateur départemental des syndicats FO de la Fonction Publique et était, encore aujourd’hui, Vice Président de la CARSAT après avoir siégé comme administrateur FO à la CRAM.
En 1995, lors de la grève contre le plan Juppé, il fut à l’initiative des assemblées générales dans l’enseignement. Il joua un rôle prépondérant lors d’une intersyndicale en proposant un appel à la grève générale avec des réunions, tous les soirs à l’UD, de délégués des secteurs en grève. S’il n’y a pas eu la grève générale, il contribua tout de même à la mise en place de ce qu’on appelle un comité de grève en aidant les travailleurs à prendre, eux-mêmes, en mains leurs propres affaires .
Les camarades de l’imprimerie Jeanne d’Arc se rappellent également de son aide lors de leur grève pour les augmentations de salaires et de ses interventions convaincues auprès de leur directeur.
Sa disparition va laisser un profond vide au sein de l’Union Départementale FO où il aimait encore venir. Même diminué par la maladie, il nous avait rejoint au repas fraternel organisé dans les locaux de l’Union Départementale, le 1er Mai dernier. Ça ne surprendra personne, nous avions refait le monde.
Roland a consacré sa vie à la lutte pour aider à l’émancipation des travailleurs. Tous ceux qui l’ont croisé, reconnaîtront sa détermination, son engagement et sa pugnacité à défendre les droits et les acquis de la classe ouvrière.
Sa personnalité et sa clairvoyance pour défendre ses convictions profondes faisaient de lui un militant respecté. Son franc parler et son comportement ne laissaient personne indifférent.
Pour la grande majorité d’entre-nous, il a été un militant incroyable, un formidable formateur, un conseiller hors pair et un faiseur de vocation. Il nous a beaucoup appris. Nous sommes heureux de l’avoir connu.
Nos pensées vont bien évidemment à Gaëlle ainsi qu’à sa famille et à ses proches, à sa fille Léa, à son fils Pierre, à ses petits enfants et à son frère Guy.